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comptaient sur moi comme sur la pluie, ils ouvraient la bouche comme pour une pluie du printemps. Je leur souriais quand ils perdaient courage, et l’on ne pouvait chasser la sérénité de mon front. J’aimais à aller vers eux, et je m’asseyais à leur tête ; j’étais comme un roi au milieu d’une troupe, comme un consolateur auprès des affligés. ==

Job 30 ==
Et maintenant !... je suis la risée de plus jeunes que moi, de ceux dont je dédaignais de mettre les pères Parmi les chiens de mon troupeau. Mais à quoi me servirait la force de leurs mains ? Ils sont incapables d’atteindre la vieillesse. Desséchés par la misère et la faim, ils fuient dans les lieux arides, depuis longtemps abandonnés et déserts ; Ils arrachent près des arbrisseaux les herbes sauvages, et ils n’ont pour pain que la racine des genêts. On les chasse du milieu des hommes, on crie après eux comme après des voleurs. Ils habitent dans d’affreuses vallées, dans les cavernes de la terre et dans les rochers ; ils hurlent parmi les buissons, ils se rassemblent sous les ronces. Étres vils et méprisés, on les repousse du pays. Et maintenant, je suis l’objet de leurs chansons, je suis en butte à leurs propos. Ils ont horreur de moi, ils se détournent, ils me crachent au visage. Ils n’ont plus de retenue et ils m’humilient, ils rejettent tout frein devant moi. Ces misérables se lèvent à ma droite et me poussent les pieds, ils se fraient contre moi des sentiers pour ma ruine ; ils détruisent mon propre sentier et travaillent à ma perte, eux à qui personne ne viendrait en aide ; ils arrivent comme par une large brèche, ils se précipitent sous les craquements. Les terreurs m’assiègent ; ma gloire est emportée comme par le vent, mon bonheur a passé comme un nuage. Et maintenant, mon âme s’épanche en mon sein, les jours de la souffrance m’ont saisi. La nuit me perce et m’arrache les os, la douleur qui me ronge ne se donne aucun repos, par