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Tu te riras de la dévastation comme de la famine, et tu n’auras pas à redouter les bêtes de la terre ; car tu feras alliance avec les pierres des champs, et les bêtes de la terre seront en paix avec toi. Tu jouiras du bonheur sous ta tente, tu retrouveras tes troupeaux au complet, tu verras ta postérité s’accroître, et tes rejetons se multiplier comme l’herbe des champs. Tu entreras au sépulcre dans la vieillesse, comme on emporte une gerbe en son temps. Voilà ce que nous avons reconnu, voilà ce qui est ; à toi d’entendre et de mettre à profit. ==

Job 6 ==
Job prit la parole et dit : Oh ! s’il était possible de peser ma douleur, et si toutes mes calamités étaient sur la balance, elles seraient plus pesantes que le sable de la mer ; voilà pourquoi mes paroles vont jusqu’à la folie ! Car les flèches du Tout Puissant m’ont percé, et mon âme en suce le venin ; les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi. L’âne sauvage crie-t-il auprès de l’herbe tendre ? Le bœuf mugit-il auprès de son fourrage ? Peut-on manger ce qui est fade et sans sel ? Y a-t-il de la saveur dans le blanc d’un œuf ? Ce que je voudrais ne pas toucher, c’est là ma nourriture, si dégoûtante soit-elle ! Puisse mon vœu s’accomplir, et Dieu veuille réaliser mon espérance ! Qu’il plaise à Dieu de m’écraser, qu’il étende sa main et qu’il m’achève ! Il me restera du moins une consolation, une joie dans les maux dont il m’accable : Jamais je n’ai transgressé les ordres du Saint. Pourquoi espérer quand je n’ai plus de force ? Pourquoi attendre quand ma fin est certaine ? Ma force est-elle une force de pierre ? Mon corps est-il d’airain ? Ne suis-je pas sans ressource, et le salut n’est-il pas loin de moi ? Celui qui souffre a droit à la compassion de son ami, même quand il abandonnerait la crainte du Tout Puissant. Mes frères sont perfides comme un torrent, comme