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leur projet, et nous retournâmes tous à la muraille, chacun à son ouvrage.

16Depuis ce jour, la moitié de mes serviteurs travaillaient, et l’autre moitié était armée de lances, de boucliers, d’arcs et de cuirasses. Les chefs étaient derrière toute la maison de Juda. 17Ceux qui bâtissaient la muraille, et ceux qui portaient ou chargeaient les fardeaux, travaillaient d’une main et tenaient une arme de l’autre ; 18chacun d’eux, en travaillant, avait son épée ceinte autour des reins. Celui qui sonnait de la trompette se tenait près de moi. 19Je dis aux grands, aux magistrats, et au reste du peuple : L’ouvrage est considérable et étendu, et nous sommes dispersés sur la muraille, éloignés les uns des autres. 20Au son de la trompette, rassemblez-vous auprès de nous, vers le lieu d’où vous l’entendrez ; notre Dieu combattra pour nous. 21C’est ainsi que nous poursuivions l’ouvrage, la moitié d’entre nous la lance à la main depuis le lever de l’aurore jusqu’à l’apparition des étoiles. 22Dans ce même temps, je dis encore au peuple : Que chacun passe la nuit dans Jérusalem avec son serviteur : faisons la garde pendant la nuit, et travaillons pendant le jour. 23Et nous ne quittions point nos vêtements, ni moi, ni mes frères, ni mes serviteurs, ni les hommes de garde qui me suivaient ; chacun n’avait que ses armes et de l’eau.

Plaintes du peuple contre la cupidité des grands ; intervention et désintéressement de Néhémie.

Chap. V. Il s’éleva de la part des gens du peuple et de leurs femmes de grandes plaintes contre leurs frères les Juifs. 2Les uns disaient : Nous, nos fils et nos filles, nous sommes nombreux ; qu’on nous donne du blé, afin que nous mangions et que nous vivions. 3D’autres disaient : Nous engageons nos champs, nos vignes, et nos maisons, pour avoir du blé pendant la famine. 4D’autres disaient : Nous avons emprunté de l’argent sur nos champs et nos vignes pour le tribut du roi. 5Et pourtant notre chair est comme la chair de nos frères, nos enfants sont comme leurs enfants ; et voici, nous soumettons à la servitude nos fils et nos filles, et plusieurs de nos filles y sont déjà réduites ; nous sommes sans force, et nos champs et nos vignes sont à d’autres.

6Je fus très irrité lorsque j’entendis leurs plaintes et ces paroles-là. 7Je résolus de faire des réprimandes aux grands et aux magistrats, et je leur dis : Quoi ! vous prêtez à intérêt à vos frères ! Et je rassemblai autour d’eux une grande foule, 8et je leur dis : Nous avons racheté selon notre pouvoir nos frères les Juifs vendus aux nations ; et vous vendriez vous-mêmes vos frères, et c’est à nous qu’ils seraient vendus ! Ils se turent, ne trouvant rien à répondre. 9Puis je dis : Ce que vous faites n’est pas bien. Ne devriez-vous pas marcher dans la crainte de notre Dieu, pour n’être pas insultés par les nations nos ennemies ? 10Moi aussi, et mes frères et mes serviteurs, nous leur avons prêté de l’argent et du blé. Abandonnons ce qu’ils nous doivent ! 11Rendez-leur donc aujourd’hui leurs champs, leurs vignes, leurs oliviers et leurs maisons, et le centième de l’argent, du blé, du moût et de l’huile que vous avez exigé d’eux comme intérêt. 12Ils répondirent : Nous les rendrons, et nous ne leur demanderons rien, nous ferons ce que tu dis. Alors j’appelai les prêtres, devant lesquels je les fis jurer de tenir parole. 13Et je secouai mon manteau, en disant : Que Dieu secoue de la même manière hors de sa maison et de ses biens tout homme qui n’aura point tenu parole, et qu’ainsi cet homme soit secoué et laissé à vide ! Toute l’assemblée dit :