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Absalom donna cet ordre à ses serviteurs : Faites attention quand le cœur d’Amnon sera égayé par le vin et que je vous dirai : Frappez Amnon ! Alors tuez-le ; ne craignez point, n’est-ce pas moi qui vous l’ordonne ? Soyez fermes, et montrez du courage ! Les serviteurs d’Absalom traitèrent Amnon comme Absalom l’avait ordonné. Et tous les fils du roi se levèrent, montèrent chacun sur son mulet, et s’enfuirent. Comme ils étaient en chemin, le bruit parvint à David qu’Absalom avait tué tous les fils du roi, et qu’il n’en était pas resté un seul. Le roi se leva, déchira ses vêtements, et se coucha par terre ; et tous ses serviteurs étaient là, les vêtements déchirés. Jonadab, fils de Schimea, frère de David, prit la parole et dit : Que mon seigneur ne pense point que tous les jeunes gens, fils du roi, ont été tués, car Amnon seul est mort ; et c’est l’effet d’une résolution d’Absalom, depuis le jour où Amnon a déshonoré Tamar, sa sœur. Que le roi mon seigneur ne se tourmente donc point dans l’idée que tous les fils du roi sont morts, car Amnon seul est mort. Absalom prit la fuite. Or le jeune homme placé en sentinelle leva les yeux et regarda. Et voici, une grande troupe venait par le chemin qui était derrière lui, du côté de la montagne. Jonadab dit au roi : Voici les fils du roi qui arrivent ! Ainsi se confirme ce que disait ton serviteur. Comme il achevait de parler, voici, les fils du roi arrivèrent. Ils élevèrent la voix, et pleurèrent ; le roi aussi et tous ses serviteurs versèrent d’abondantes larmes. Absalom s’était enfui, et il alla chez Talmaï, fils d’Ammihur, roi de Gueschur. Et David pleurait tous les jours son fils. Absalom resta trois ans à Gueschur, où il était allé, après avoir pris la fuite. Le roi David cessa de poursuivre Absalom, car il était consolé de la mort d’Amnon. ==

Deuxième livre de Samuel 14 ==
Joab, fils de Tseruja, s’aperçut que le cœur du roi était porté pour Absalom. Il envoya chercher à Tekoa une femme habile, et il lui dit : Montre-toi désolée, et revêts des habits de deuil ; ne t’oins pas d’huile, et sois comme une femme qui depuis longtemps pleure un mort. Tu iras ainsi vers le roi, et tu lui parleras de cette manière. Et Joab lui mit dans la bouche ce qu’elle devait dire. La femme de Tekoa alla parler au roi. Elle tomba la face contre terre et se prosterna, et elle dit : O roi, sauve-moi ! Le roi lui dit : Qu’as-tu ? Elle répondit : Oui, je suis veuve, mon mari est mort ! Ta servante avait deux fils ; ils se sont tous deux querellés dans les champs, et il n’y avait personne pour les séparer ; l’un a frappé l’autre, et l’a tué. Et voici, toute la famille s’est levée contre ta servante, en disant : Livre le meurtrier de son frère ! Nous voulons le faire mourir, pour la vie de son frère qu’il a tué ; nous voulons détruire même l’héritier ! Ils éteindraient ainsi le tison qui me reste, pour ne laisser à mon mari ni nom ni survivant sur la face de la terre. Le roi dit à la femme : Va dans ta maison. Je donnerai des ordres à ton sujet. La femme de Tekoa dit au roi : C’est sur moi, ô roi mon seigneur, et sur la maison de mon père, que le châtiment va tomber ; le roi et son trône n’auront pas à en souffrir. Le roi dit : Si quelqu’un parle contre toi, amène-le-moi, et il ne lui arrivera plus de te toucher. Elle dit : Que le roi se souvienne de l’Éternel, ton Dieu, afin que le vengeur du sang n’augmente pas la ruine, et qu’on ne détruise