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poids de cinq mille sicles d’airain. Il avait aux jambes une armure d’airain, et un javelot d’airain entre les épaules. Le bois de sa lance était comme une ensouple de tisserand, et la lance pesait six cents sicles de fer. Celui qui portait son bouclier marchait devant lui. Le Philistin s’arrêta ; et, s’adressant aux troupes d’Israël rangées en bataille, il leur cria : Pourquoi sortez-vous pour vous ranger en bataille ? Ne suis-je pas le Philistin, et n’êtes-vous pas des esclaves de Saül ? Choisissez un homme qui descende contre moi ! S’il peut me battre et qu’il me tue, nous vous serons assujettis ; mais si je l’emporte sur lui et que je le tue, vous nous serez assujettis et vous nous servirez. Le Philistin dit encore : Je jette en ce jour un défi à l’armée d’Israël ! Donnez-moi un homme, et nous nous battrons ensemble. Saül et tout Israël entendirent ces paroles du Philistin, et ils furent effrayés et saisis d’une grande crainte. Or David était fils de cet Éphratien de Bethléhem de Juda, nommé Isaï, qui avait huit fils, et qui, du temps de Saül, était vieux, avancé en âge. Les trois fils aînés d’Isaï avaient suivi Saül à la guerre ; le premier-né de ses trois fils qui étaient partis pour la guerre s’appelait Eliab, le second Abinadab, et le troisième Schamma. David était le plus jeune. Et lorsque les trois aînés eurent suivi Saül, David s’en alla de chez Saül et revint à Bethléhem pour faire paître les brebis de son père. Le Philistin s’avançait matin et soir, et il se présenta pendant quarante jours. Isaï dit à David, son fils : Prends pour tes frères cet épha de grain rôti et ces dix pains, et cours au camp vers tes frères ; porte aussi ces dix fromages au chef de leur millier. Tu verras si tes frères se portent bien, et tu m’en donneras des nouvelles sûres. Ils sont avec Saül et tous les hommes d’Israël dans la vallée des térébinthes, faisant la guerre aux Philistins. David se leva de bon matin. Il laissa les brebis à un gardien, prit sa charge, et partit, comme Isaï le lui avait ordonné. Lorsqu’il arriva au camp, l’armée était en marche pour se ranger en bataille et poussait des cris de guerre. Israël et les Philistins se formèrent en bataille, armée contre armée. David remit les objets qu’il portait entre les mains du gardien des bagages, et courut vers les rangs de l’armée. Aussitôt arrivé, il demanda à ses frères comment ils se portaient. Tandis qu’il parlait avec eux, voici, le Philistin de Gath, nommé Goliath, s’avança entre les deux armées, hors des rangs des Philistins. Il tint les mêmes discours que précédemment, et David les entendit. À la vue de cet homme, tous ceux d’Israël s’enfuirent devant lui et furent saisis d’une grande crainte. Chacun disait : Avez-vous vu s’avancer cet homme ? C’est pour jeter à Israël un défi qu’il s’est avancé ! Si quelqu’un le tue, le roi le comblera de richesses, il lui donnera sa fille, et il affranchira la maison de son père en Israël. David dit aux hommes qui se trouvaient près de lui : Que fera-t-on à celui qui tuera ce Philistin, et qui ôtera l’opprobre de dessus Israël ? Qui est donc ce Philistin, cet incirconcis, pour insulter l’armée du Dieu vivant ? Le peuple, répétant les mêmes choses, lui dit : C’est ainsi que l’on fera à celui qui le tuera. Éliab, son frère aîné, qui l’avait entendu parler à ces hommes, fut enflammé de colère contre David. Et il dit : Pourquoi es-tu descendu, et à qui as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert ? Je connais ton orgueil et la malice de ton cœur. C’est pour voir