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au moyen d’un petit nombre comme d’un grand nombre. Celui qui portait ses armes lui répondit : Fais tout ce que tu as dans le cœur, n’écoute que ton sentiment, me voici avec toi prêt à te suivre. Hé bien ! dit Jonathan, allons à ces gens et montrons-nous à eux. S’ils nous disent : Arrêtez, jusqu’à ce que nous venions à vous ! nous resterons en place, et nous ne monterons point vers eux. Mais s’ils disent : Montez vers nous ! nous monterons, car l’Éternel les livre entre nos mains. C’est là ce qui nous servira de signe. Ils se montrèrent tous deux au poste des Philistins, et les Philistins dirent : Voici les Hébreux qui sortent des trous où ils se sont cachés. Et les hommes du poste s’adressèrent ainsi à Jonathan et à celui qui portait ses armes : Montez vers nous, et nous vous ferons savoir quelque chose. Jonathan dit à celui qui portait ses armes : Monte après moi, car l’Éternel les livre entre les mains d’Israël. Et Jonathan monta en s’aidant des mains et des pieds, et celui qui portait ses armes le suivit. Les Philistins tombèrent devant Jonathan, et celui qui portait ses armes donnait la mort derrière lui. Dans cette première défaite, Jonathan et celui qui portait ses armes tuèrent une vingtaine d’hommes, sur l’espace d’environ la moitié d’un arpent de terre. L’effroi se répandit au camp, dans la contrée et parmi tout le peuple ; le poste et ceux qui ravageaient furent également saisis de peur ; le pays fut dans l’épouvante. C’était comme une terreur de Dieu. Les sentinelles de Saül, qui étaient à Guibea de Benjamin, virent que la multitude se dispersait et allait de côté et d’autre. Alors Saül dit au peuple qui était avec lui : Comptez, je vous prie, et voyez qui s’en est allé du milieu de nous. Ils comptèrent, et voici, il manquait Jonathan et celui qui portait ses armes. Et Saül dit à Achija : Fais approcher l’arche de Dieu ! Car en ce temps l’arche de Dieu était avec les enfants d’Israël. Pendant que Saül parlait au sacrificateur, le tumulte dans le camp des Philistins allait toujours croissant ; et Saül dit au sacrificateur : Retire ta main ! Puis Saül et tout le peuple qui était avec lui se rassemblèrent, et ils s’avancèrent jusqu’au lieu du combat ; et voici, les Philistins tournèrent l’épée les uns contre les autres, et la confusion était extrême. Il y avait parmi les Philistins, comme auparavant, des Hébreux qui étaient montés avec eux dans le camp, où ils se trouvaient disséminés, et ils se joignirent à ceux d’Israël qui étaient avec Saül et Jonathan. Tous les hommes d’Israël qui s’étaient cachés dans la montagne d’Éphraïm, apprenant que les Philistins fuyaient, se mirent aussi à les poursuivre dans la bataille. L’Éternel délivra Israël ce jour-là, et le combat se prolongea jusqu’au delà de Beth-Aven. La journée fut fatigante pour les hommes d’Israël. Saül avait fait jurer le peuple, en disant : Maudit soit l’homme qui prendra de la nourriture avant le soir, avant que je me sois vengé de mes ennemis ! Et personne n’avait pris de nourriture. Tout le peuple était arrivé dans une forêt, où il y avait du miel à la surface du sol. Lorsque le peuple entra dans la forêt, il vit du miel qui coulait ; mais nul ne porta la main à la bouche, car le peuple respectait le serment. Jonathan ignorait le serment que son père avait fait faire au peuple ; il avança le bout du bâton qu’il avait à la main, le plongea dans un rayon de miel, et ramena la main à la bouche ; et ses yeux furent éclaircis. Alors quelqu’un du peuple, lui adressant la parole, dit : Ton père a fait jurer le peuple, en disant : Maudit soit l’homme qui prendra de la nourriture aujourd’hui ! Or le peuple était épuisé. Et Jonathan dit : Mon père trouble le peuple ; voyez donc comme mes yeux se sont éclaircis, parce que j’ai goûté un peu de ce miel. Certes, si le peuple avait aujourd’hui mangé du butin qu’il a trouvé chez ses ennemis, la défaite des Philistins n’aurait-elle pas été plus grande ? Ils battirent ce jour-là les Philistins depuis Micmasch jusqu’à Ajalon. Le peuple était très fatigué, et il se jeta sur le butin. Il prit des brebis, des bœufs et des veaux, il les égorgea sur la terre, et il en mangea avec le sang. On le rapporta à Saül, et l’on dit : Voici, le peuple pèche contre l’Éternel, en mangeant avec le sang. Saül dit : Vous commettez une infidélité ; roulez à l’instant vers moi une grande pierre. Puis il ajouta : Répandez-vous parmi le peuple, et dites à chacun de