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avec soin par la typographie, et celui qui s’y intéresse peut les consulter dans son propre cabinet. Enfin, les grandes éditions critiques de Lachmann, de Tregelles, et de Tischendorf, tout en donnant un texte épuré selon les lumières de leurs auteurs, font accompagner ce texte des variantes appartenant aux divers manuscrits, en sorte que le traducteur peut aisément y opérer des modifications toutes les fois qu’il n’accepte pas les choix pour lesquels son guide a cru devoir se décider.

En conséquence, nous avons pris pour base de notre version la dernière édition de Tischendorf, dite octava critica major, terminée en 1872. Certes, elle ne saurait affirmer la prétention d’une reconstitution exacte du texte primitif, sans aucune chance d’incertitude, ce qui jamais n’arrivera ; mais tout homme compétent n’éprouvera pas la moindre hésitation à lui assigner une supériorité prononcée sur le texte reçu. Disons encore que nous n’avons point abdiqué notre droit de discuter les variantes admises par Tischendorf, et d’incliner en plus d’un cas du côté où les autorités nous semblaient mieux établies.

Après tout, que nul de nos lecteurs ne s’épouvante à propos de la diversité des manuscrits et de la multiplicité des variantes qu’on y rencontre. Nous déclarons hautement, avec tous les hommes versés dans ces matières, que les variantes du Nouveau Testament, si nombreuses soient-elles, ne sont aucunement de nature à altérer en rien la vérité et les faits évangéliques. La plupart, en effet, portent tantôt sur l’orthographe et sur des détails de grammaire ou de syntaxe qui n’ont pas d’influence sensible dans une traduction, tantôt sur la substitution d’un synonyme à un autre, sur l’addition ou la suppression d’une particule, d’un mot de peu de valeur, etc. ; les variantes qui ont plus d’importance sont en très faible quantité relative. S’il y a là de quoi rassurer les esprits inquiets, nous ne voudrions pas cependant qu’on en vînt jusqu’à l’indifférence ou au blâme en face de légitimes efforts pour se rapprocher le plus possible de la pureté primitive du texte sacré. Tout chrétien, au contraire, doit les suivre avec intérêt, et s’en réjouir.

Pour ce qui concerne l’œuvre elle-même de la traduction que nous soumettons au public religieux, nous n’avons pas autre chose à dire sinon que nous l’avons accomplie sous le regard de Dieu, avec les forces qu’il nous a données. A Lui, s’il le juge convenable, d’en faire un instrument de bénédiction pour les disciples de son Fils. A Dieu seul soient la gloire, la miséricorde et la grâce par Jésus-Christ notre Sauveur !


_____Genève, 22 octobre 1879.

LOUIS SEGOND




REMARQUES

1. Les passages entre crochets [ ] appartiennent au texte reçu ; ils ont été conservés sous cette forme par égard pour l’opinion traditionnelle, mais ils sont omis par les meilleures autorités critiques.

2. Les notes, au nombre d’environ sept cents, roulent sur des points relatifs à la géographie, à l’histoire, à l’archéologie, à l’étymologie, sans toucher aux questions dogmatiques ou théologiques.
Un index des principales se trouve à la fin du volume.

3. Les citations de l’Ancien Testament sont reproduites telles qu’on les lit dans notre version de l’A. T., toutes les fois que les termes du grec correspondent exactement à ceux de l’hébreu. Un index de ces citations se trouve à la fin du volume.