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On a jeté le sort sur ses nobles,
Et tous ses grands ont été chargés de chaînes.
11Toi aussi, tu seras enivrée, tu te cacheras ;
Toi aussi, tu chercheras un refuge contre l’ennemi.
12Toutes tes forteresses
Sont des figuiers avec les primeurs ;
Quand on les secoue,
Elles tombent dans la bouche de qui veut les manger.
13Voici, ton peuple, ce sont des femmes au milieu de toi ;
Les portes de ton pays s’ouvrent à tes ennemis ;
Le feu consume tes verrous.
14Puise de l’eau pour le siège !
Répare tes forteresses !
Entre dans la boue, foule l’argile !
Rétablis le four à briques !
15Là, le feu te dévorera,
L’épée t’exterminera,
Te dévorera comme des sauterelles.
Entasse-toi comme les sauterelles !
Entasse-toi comme les sauterelles !
16Tes marchands, plus nombreux
Que les étoiles du ciel,
Sont comme la sauterelle qui ouvre les ailes et s’envole.
17Tes princes sont comme les sauterelles,
Tes chefs comme une multitude de sauterelles,
Qui se posent sur les haies au temps de la froidure :
Le soleil paraît, elles s’envolent,
Et l’on ne connaît plus le lieu où elles étaient.
18Tes bergers sommeillent, roi d’Assyrie,
Tes vaillants hommes reposent ;
Ton peuple est dispersé sur les montagnes,
Et nul ne le rassemble.
19Il n’y a point de remède à ta blessure,
Ta plaie est mortelle.
Tous ceux qui entendront parler de toi
Battront des mains sur toi ;
Car quel est celui que ta méchanceté n’a pas atteint ?



HABAKUK

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Dialogue du prophète avec l’Éternel

Oracle révélé à Habacuc, le prophète.

2Jusqu’à quand, ô Éternel ? J’ai crié,
Et tu n’écoutes pas !
J’ai crié vers toi à la violence,
Et tu ne secours pas !
3Pourquoi me fais-tu voir l’iniquité,
Et contemples-tu l’injustice ?
Pourquoi l’oppression et la violence sont-elles devant moi ?
Il y a des querelles, et la discorde s’élève.
4Aussi la loi n’a point de vie,
La justice n’a point de force ;
Car le méchant triomphe du juste,

Et l’on rend des jugements iniques.

5Jetez les yeux parmi les nations, regardez,
Et soyez saisis d’étonnement, d’épouvante !
Car je vais faire en vos jours une œuvre,
Que vous ne croiriez pas si on la racontait.
6Voici, je vais susciter les Chaldéens,
Peuple furibond et impétueux,
Qui traverse de vastes étendues de pays,
Pour s’emparer de demeures qui ne sont pas à lui.
7Il est terrible et formidable ;
De lui seul viennent son droit et sa grandeur.
8Ses chevaux sont plus rapides que les léopards,
Plus agiles que les loups du soir,
Et ses cavaliers s’avancent avec orgueil ;
Ses cavaliers arrivent de loin,
Ils volent comme l’aigle qui fond sur sa proie.
9Tout ce peuple vient pour se livrer au pillage ;
Ses regards avides se portent en avant,
Et il assemble des prisonniers comme du sable.
10Il se moque des rois,
Et les princes font l’objet de ses railleries ;
Il se rit de toutes les forteresses,
Il amoncelle de la terre, et il les prend.
11Alors son ardeur redouble,
Il poursuit sa marche, et il se rend coupable.

Sa force à lui, voilà son dieu !

12N’es-tu pas de toute éternité,
Éternel, mon Dieu, mon Saint ?
Nous ne mourrons pas !
O Éternel, tu as établi ce peuple pour exercer tes jugements ;