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la région réunirent des troupes et se portèrent à sa rencontre. Quand les ennemis prirent contact, un violent combat s’engagea, qui se termina par la victoire d’Olaf. Le jarl Godrek périt. Quant à Alfgeir, il prit la fuite avec la majeure partie des guerriers attachés à sa suite et qui avaient échappé à la mêlée ; il ne pouvait plus opposer aucune résistance, et le roi Olaf soumit à son autorité tout le Nordimbraland. Alfgeir alla trouver le roi Adalstein et lui raconta ses revers. Dès qu’Adalstein apprit qu’une armée aussi considérable avait envahi son pays, il se hâta d’envoyer des émissaires pour recruter des troupes, fit prévenir ses jarls et les autres personnages puissants, se mit en marche sans retard avec les guerriers qu’il avait rassemblés et se porta au-devant des Écossais. Mais lorsque le bruit se répandit que le roi Olaf était victorieux et qu’il venait de subjuguer une grande partie de l’Angleterre, il eut vite une armée beaucoup plus forte que celle d’Adalstein. Un grand nombre d’hommes influents prirent fait et cause pour lui. Ayant eu connaissance de ces faits, Hring et Adil, à la tête d’une armée redoutable, se rangèrent sous les étendards du roi Olaf. Ils disposaient d’une masse imposante de guerriers. Mis au courant de tous ces événements, Adalstein eut une entrevue avec ses commandants et ses conseillers pour délibérer au sujet de ce qu’il y avait de plus urgent à faire. À tout le monde il communiqua les détails de ce qu’il venait d’apprendre à propos des entreprises du roi d’Écosse et de ses troupes. Tous furent unanimes pour déclarer que le jarl Alfgeir s’était fort mal comporté et que c’était une raison suffisante pour le dépouiller de ses dignités. On s’arrêta à la résolution suivante : Le roi Adalstein rebrousserait chemin pour regagner le sud de l’Angleterre et il recruterait des troupes dans la partie septentrionale du pays, attendu que, si le roi ne s’occupait pas personnellement de la formation de l’armée, il ne serait pas aisé de réunir des hommes en aussi grand nombre que l’exigeait la situation. À la tête de l’armée, qui venait déjà de se constituer, le roi plaça Thorolf et Egil ; ils devaient commander les gens qui étaient entrés au service du roi en qualité de vikings. Alfgeir lui-même avait encore le commandement de ses propres forces. Comme chefs de division, le roi désigna ceux qui lui paraissaient convenir le mieux. Lorsqu’Egil, revenant de l’en-