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du Roi, et la Reine mère, présumant trop de son pouvoir, éclata de nouveau contre le Cardinal, à la journée des Dupes[1]. Cette journée fut nommée ainsi par les révolutions[2] qu’elle produisit, dans le temps que l’autorité de la Reine paroissoit plus établie[3], et que le Roi, pour être plus près d’elle et pour lui rendre plus de soins, s’étoit logé à l’hôtel des ambassadeurs extraordinaires[4], auprès de Luxembourg[5]. Un jour que le Roi étoit renfermé[6] seul avec la Reine, elle renouvela ses plaintes contre le Cardinal, et déclara qu’elle ne le pouvoit plus souffrir[7] dans les affaires ; pendant que la conversation s’échauffoit, le Cardinal entra ; la Reine,

  1. 10 novembre 1630. — Voyez les Mémoires de Mme de Motteville, tome I, p. 45, où, en note, on a imprimé par erreur 1631 pour 1630. Consultez aussi, sur cette fameuse journée des Dupes, la relation du duc de Saint-Simon, à qui son père, un des principaux acteurs dans l’affaire, en avait raconté les détails (Ed. Fournier, Variétés historiques et littéraires, tome IX, p. 309-326).
  2. Par les résolutions. (1817.)
  3. Le plus établie. (1817, 26, 38.)
  4. Cet hôtel qui avait appartenu au maréchal d’Ancre, était situé rue de Tournon (là où est maintenant la caserne de la garde de Paris).
  5. De Luxembourg, et non du Luxembourg, comme portent les trois éditions antérieures. On disait alors Luxembourg sans article ; le mot se lit ainsi chez Molière (les Fâcheux, acte III, scène III), chez Mme de Sévigné (tome II, p. 180 et note 6 ; tome III, p. 9 et note 10), dans les Mémoires de Mme de Motteville, de Retz, de Saint-Simon, etc. — Le palais venait d’être construit, sur les dessins de Jacques de Brosse, pour Marie de Médicis. Les travaux avaient été poussés avec beaucoup d’activité, et il put être habité dès 1620. La Reine mère n’y demeura que peu d’années ; elle le quitta, pour n’y jamais rentrer, au commencement de l’année 1631. Voyez le Palais du Luxembourg, par M. Alphonse de Gisors, 1847, p. 35 et p. 45, et Piganiol, Description de Paris, 1765, in-8°, tome VII. Le nom de Luxembourg, qui s’est conservé jusqu’à présent, vient d’un propriétaire antérieur du domaine, le duc de Pinei-Luxembourg.
  6. Un jour qu’il étoit enfermé. (1817, 26, 38.)
  7. Qu’elle ne pouvoit plus le souffrir. (Ibidem.)