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nal. Ainsi il perdit de nouveau les Frondeurs. Ils s’emportèrent contre lui, sans aucun égard de ce qu’ils devaient à son mérite et à sa qualité. Ils dirent hautement que ce qu’il[1] venait de faire était une suite des artifices dont il s’était servi pour les surprendre. Ils renouvelaient l’affaire de Noisy, près de Saint-Germain, où Mme de Longueville avait passé[2] quelques jours[3], et où M. le prince de Conti et le duc de Longueville l’étant allé voir, le duc de Retz[4] et le coadjuteur de Paris, son frère, s’y rendirent sous prétexte d’y visiter[5] aussi cette princesse, mais en effet pour les porter, comme ils firent, à se lier avec les Frondeurs[6]. Ils soutenaient que Monsieur le Prince avait su tout ce traité, qu’il avait pris avec eux les mêmes engagements que ses proches, et ils ajoutaient que la suite avait assez fait voir que Monsieur le Prince, bien loin de tenir cette parole, ne l’avait donnée que pour les sacrifier plus aisément[7] aux intérêts et à la haine du Cardinal.

Ces bruits semés dans le monde y faisaient quelque impression, et le peuple recevait sans les examiner toutes celles que les Frondeurs lui voulaient donner[8] : de sorte

    les moindres incidents de cette rupture suivie d’une réconciliation éphémère.

  1. * Avec le Cardinal, qui lui fît perdre de nouveau les Frondeurs, qui s’emportèrent contre lui sans garder aucune des mesures qu’ils devoient à son mérite et à sa qualité ; car ils se plaignoient publiquement de ce que Monsieur le Prince. (Ms. H, réd. 1.)
  2. * Avoit été. (Ms. H, réd. 1.) — Voyez ci-dessus, p. 107 et note 2.
  3. * Quelque temps. (Ms. H, réd. 1 et 2.)
  4. Pierre de Gondi, fîls aîné de Philippe-Emmanuel de Gondi, duc de Retz depuis 1633, général des galères de 1616 à 1635.
  5. * De visiter. (Ms. H, réd. 1 et 2.)
  6. Voyez à l’Appendice., II, II.
  7. Pour les pouvoir plus aisément sacrifier. (Ms. H, réd. 1 et 2.)
  8. Le peuple recevoit, sans examiner, toutes celles qui lui venoient des Frondeurs. (Ms. H, réd. 2.)