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embarras, ils chargèrent le prince de Marcillac[1], fils aîné du duc de la Rochefoucauld, qui avait alors[2] toute leur confiance[3], d’écouter les propositions que l’abbé de la Rivière leur faisait faire[4] par le marquis de Flammarins[5]. Elles étaient que M. le duc d’Orléans entrerait dans leurs intérêts contre Monsieur le Prince, que M. le prince de Conti aurait l’entrée au Conseil, qu’on lui donnerait[6] Damvilliers pour place de sûreté, et que lui et le duc de Longueville seraient rétablis dans les fonctions de leurs charges, pourvu que M. le prince de Conti renonçât, en faveur de l’abbé de la Rivière, au chapeau de cardinal, et qu’il l’écrivît à Rome. Cette affaire fut conclue, à l’heure même, par le prince de Marcillac[7] ; et

  1. L’auteur de ces Mémoires, qui, on le sait, porta, comme fils aîné, le nom de prince de Marcillac jusqu’à la mort de son père. Voyez la Notice biograpliique, au tome I, et ci-après, p. 177 et note 6.
  2. Ce procédé extraordinaire de Monsieur le Prince fut trouvé aussi surprenant et aussi rude par M. le prince de Conti et par Mme de Longueville qu’il l’étoit en effet, et, dans cet embarras, ils chargèrent l’un et l’autre le prince de Marcillac..., qui avoit pour lors. (Ms. H, réd. 1.)
  3. Voyez à l’Appendice, II, v.
  4. Lui fit faire dans le même temps. (Ms. H, réd. 1.)
  5. Antoine-Agesilan de Grossoles, marquis de Flamarens (Flammareins, Flammarins ou Flammarin), qui fut tué en 1652 au combat du faubourg Saint-Antoine : voyez plus loin, p. 411.
  6. Qu’il auroit. (Ms. H, réd. 1.)
  7. Les relations entre le marquis de Flamarens et le prince de Marcillac remontaient au mois de février 1649. Voici ce qu’on lit, à cette date, dans les Mémoires de Retz, tome II, p. 290-298 : « Le même jour (24 février), Flammarin arriva à Paris pour faire un compliment, de la part de M. le duc d’Orléans, à la reine d’Angleterre, sur la mort du roi son mari.... Ce fut là le prétexte du voyage de Flammarin ; en voici la cause. La Rivière, de qui il étoit intime et dépendant, se mit dans l’esprit de lier un commerce, par son moyen, avec M. de la Rochefoucauld, avec lequel Flammarin avoit aussi beaucoup d’babitude… Comme M. le cardinal Mazarin faisoit croire à la Rivière que le seul obstacle qu’il