au Palais-Royal, la Reine lui dit publiquement qu’on ne pouvait assez reconnaître[1] ses services, et qu’il s’était glorieusement acquitté de la parole qu’il lui avait donnée de rétablir l’autorité du Roi et de maintenir Monsieur le Cardinal[2] ; mais la fortune changea bientôt ces paroles en des effets tout contraires[3].
Cependant Monsieur le Prince était dans une liaison particulière avec M. le duc d’Orléans : il l’avait établie[4] par les extrêmes déférences qu’il avait affecté de lui rendre durant la guerre, et il les continuait avec soin[5]. Il ne garda pas longtemps les mêmes mesures[6] avec le cardinal Mazarin, et bien qu’il n’eût pas encore résolu de rompre ouvertement avec lui, il témoigna[7], par des railleries piquantes et par une opposition continuelle à ses avis, qu’il le croyait peu digne de la place qu’il occupait et qu’il se repentait même de la lui avoir conservée[8]. On attribue cette conduite à des motifs bien différents ; mais il est certain que le premier sujet de
- ↑ Assez dignement rcconnoitre. (Ms. H. red. 1.)
- ↑ Voyez à l’Appendice de ce volume la fin du morceau de Vineuil.
- ↑ * En des effets contraires. (Ms. H, réd. 1.)
- ↑ Il avoit travaillé à l’établir. (Ms. H, réd. 2.) — Il avoit essayé à l’établir. {Ms. H, réd. 1.) — Les anciennes éditions ont cette seconde variante, mais avec de, au lieu de à.
- ↑ * Il les continuoit encore avec le même soin. (Ms. H, réd. 1.)
- ↑ * De semblables mesures. (Ms. H, réd. 1.)
- ↑ Il témoigna néanmoins. (Ms. H, réd. 1.)
- ↑ Le manuscrit anonyme dit, à la date du 24 septembre, que « Monsieur le Cardinal ayant paru devant Monsieur le Prince pour le saluer avec un visage fort résolu, Son Altesse lui tourna
ledit collège, le prologue ayant commencé à s’étendre sur les louanges de Monsieur le Cardinal, les assistants crièrent aussitôt : « Point de Mazarin ! » frappèrent des mains, et firent tant de bruit qu’il fut obligé de se taire, et ils ne voulurent jamais lui permettre de continuer. »