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punis : lorsque la soupe lui paraît trop consistante, il fait retirer le pain superflu et le donne à ses poules ; il lui arrive aussi de rendre quelques gamelles immangeables par l’adjonction d’une certaine quantité de sel.

Le peloton de punition à Oléron se fait avec un fusil sans baïonnette et sans culasse mobile. Être au peloton, cela consiste à tourner pendant une journée (trois heures le matin et trois heures le soir dans une cour avec une charge de 35 kilos de sable sur le dos. Si les hommes ont mal au pied ou que leurs chaussures les gênent, on les fait se déchausser, mais on ne les dispense pas du bal pour cela. Dans les sacs, dont préalablement les cadres ont été enlevés, le sable est parfois remplacé par des cailloux.




plan à vue des cellules simples de la discipline.
C, cellules ; — S, soupirail ; — P, porte, — F, fers ou barre de justice.
Cellule simple et Cellule aggravée. — Le local où se font ces punitions est en dehors de la partie réservée à la Discipline, à l’extrémité nord des bâtiments parallèles à la première enceinte, à droite immédiatement en venant de l’entrée de la citadelle. Il se compose d’un couloir et de six cellules.

Chaque cellule offre à peu près les dimensions suivantes : 1 mètre de large, 2 m. 50 de long., 3 m. de haut, et est munie d’un soupirail d’environ 30 cent. sur 20 cent. Dans le couloir sont les fers, dont nous parlerons plus loin.

En cellule simple, l’homme, en sus de sa ration de pain et d’eau, touche par jour une gamelle sans viande : en cellule aggravée, il est réduit au pain sec et à l’eau.

Ce cas s’est produit : un puni de cellule se plaint qu’on lui ait apporté de l’eau croupie ; pour lui apprendre à réclamer on le laisse quatre jours sans une goutte d’eau.

Cellule de correction. — Le régime réglementaire de la cellule de correction est celui-ci : tous les jours 375 grammes de pain ; tous les quatre jours, une gamelle sans viande. Vingt-huit jours de cette punition peuvent être infligés d’un seul coup.

Ainsi exposé, théoriquement pour ainsi dire, cela constitue un régime effroyable. Mais pour bien goûter la dureté de ce moyen correctif, il faut l’examiner dans la pratique courante du dépôt d’Oléron.

Le local d’abord :

Malgré les fossés, malgré les consignes plus fortes que les enceintes