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Ces trois Non-Sens sont, comme tels, Indifférenciables ;
Ils sont, conséquemment, compris dans Un,
Amphi-éthéral,
Éternellement indéfinissable,
Se repliant vers l’Irréel,
Forme Aphorme,
Phénomène Aphénoménal,
Inexplicable, Incompréhensible,
Sans Commencement, sans Fin.
Reconstruire ainsi La Voie, une fois analysée :
c’est la construire pour toute éternité ;
car la connaissance de sa nature est possible :
évolution spontanée.

XV

Les Anciens, maîtres, possédaient la Logique, la Clairvoyance et l’Intuition ;
Cette Force de l’Âme restait inconsciente ;
Cette Inconscience de leur Force Intérieure rendait à leur apparence la Majesté. —
Prudents, comme qui traverse un fleuve en hiver ;
Attentifs, comme qui craint son entourage ;
Froids, comme l’étranger ;
Disparaissants, comme la glace qui se fond ;
Rudes, comme le bois cru ;
Vastes, comme une large vallée ;
Impénétrables, comme l’eau trouble…
Qui pourrait, de nos jours, par sa clarté majestueuse, clarifier les ténèbres intérieures !
Qui pourrait, de nos jours, par sa vie majestueuse, revivifier la mort intérieure ! —
Eux portaient La Voie dans leur âme, et furent Individus autonomes ;
Comme tels, ils voyaient des perfections dans leurs faiblesses.

XVI

Au sommet du Surindividuel règne l’Immuable Éternel ;
La vie des Individus est Ascendance et Décadence,
Mouvement Circulaire.
Le Mouvement Circulaire est l’Immuable,
L’Immuable est l’Ordre Naturel,
L’Ordre Naturel est l’Essence de la Vie.
Avoir conscience de l’Essence de la Vie, c’est la Clarté,
N’avoir pas conscience de l’Essence de la Vie, c’est le trouble Chaos.
Avoir conscience de l’Essence de la Vie, c’est l’Individualité,
L’Individualité devient Supériorité,
La Supériorité devient Maîtrise,