Page:La Revue blanche, t22, 1900.djvu/347

Cette page n’a pas encore été corrigée


en se gaspillant, s’éternise,
en se déségoïstisant, s’individualise.

VIII

La Vertu ressemble à l’eau, laquelle, adéquate à tout, s’adapte à tout :
Plus elle s’éloigne du Vulgaire, plus elle s’approche de la Voie.
Elle est donc
par rapport à la Vie, la Terrestrité,
par rapport à l’Âme, la Profondeur,
par rapport au Sentiment, l’Amour,
par rapport à l’Esprit, la Sincérité,
par rapport à la Direction, l’Évolution,
par rapport à l’Activité, l’Énergie,
par rapport à l’Action, l’Opportunité.
En général
l’Adaptation oblitère le Mal.

IX

Tenir et remplir — mieux vaut s’abstenir ;
Tâter et aiguiser — c’est impraticable ;
Conserver intacts des trésors — c’est impossible.
Gloire, mais sans frein intérieur, mène au Crime.
Accomplir, parvenir — et rester nul :
Voilà la Voie.

X

La suprématie de l’esprit sur les sens, donc leur parallélisme constant,
mène à leur identification.
L’éducation de soi-même, donc l’effort vers l’adaptation,
mène à la naïveté.
La purification et l’élargissement du jugement
mènent à la supériorité.
La solidarité comme base de l’organisme social
mène à son automatisme.
Les vicissitudes du sort
mènent à la réceptivité.
L’intelligence naturelle
mène à la superfluité du savoir. —
Promoteur d’Évolution :
créer sans garder,
agir sans profiter,
exceller sans dominer ;
Voilà la Voie.

XI

Trente rayons se joignent au moyeu ;