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leraient avec satisfaction la distinction que je sollicite en faveur de ce postulant.


3° Notice concernant M. Lajambe

M. Lajambe est un des plus riches propriétaires terriens du Plateau-Central ; fondateur et président d’une société coopérative, l’Abeille Marchaise, on le trouve toujours disposé à apporter le concours de sa grande fortune et de son activité organisatrice à toutes les œuvres de bienfaisance et de mutualité. Par son Abeille Marchaise qui compte d’importantes ramifications dans les milieux tant agricoles qu’industriels, et aussi parce qu’il se trouve avoir un pied dans la plupart des associations et sociétés du département, M. Lajambe est une force avec laquelle il est bon de compter ; le jour en effet où il plairait à M. Lajambe de faire de la politique, et plusieurs personnalités le poussent vivement dans ce sens, nul doute qu’il n’acquière rapidement une situation prépondérante ; M. Lajambe a toujours été gouvernemental, mais, pour le soustraire à certaines influences qui le travaillent en ce moment, j’estime qu’une distinction honorifique viendrait à son heure, justifiée par les nombreuses fonctions gratuites qu’il a toujours acceptées volontiers, et de nature à être accueillie favorablement par les populations du Plateau-Central, sans distinction de partis.


4° Notice concernant M. Jolivet

M. Jolivet, agent-voyer en chef du Plateau-Central, est un fonctionnaire intelligent et zélé, et au dévoûment duquel mes prédécesseurs, comme moi-même, se sont toujours plu à rendre hommage. Sous son habile direction, le réseau vicinal a été considérablement développé durant ces dix dernières années, et les études d’importants travaux d’art, celles notamment du pont de Trembles, ont été poussées activement. M. Jolivet est un républicain de la veille, qui s’applique à maintenir son nombreux personnel dans une voie fermement républicaine. Très estimé des différentes personnalités politiques du Plateau-Central, avec lesquelles il se trouve en constantes relations d’affaires, et dont il a su se concilier les sympathies par son caractère loyal et obligeant, la décoration de M. Jolivet, digne couronnement d’une carrière honorablement remplie, serait accueillie avec faveur dans tout le département.

Le Préfet du Plateau-Central,
Jambey du Carnage.


Monsieur Martin-Martin, député, Paris.
Mon cher Monsieur Martin-Martin,

Deux mots seulement : Vous savez sans doute ce dont il s’agit, ou vous le devinez ; je viens vous rappeler ce que vous m’aviez dit lors de mon dernier voyage à Paris : — Nous allons faire rougir cette boutonnière-là ! — Y a-t-il du nouveau ? Vous êtes témoin que je n’y songeais pas, mais vous y avez mis une insistance si affectueuse : — J’en fais mon affaire ! vous m’avez répété. Et puis, n’est-ce pas, pas besoin de poser à la petite bouche devant vous : il est certain que maintenant que je me suis un peu fait à cette idée que je pouvais être décoré, cela me serait une grosse déception de ne pas l’être, non seulement pour moi, mais pour mon fils, pour ma fille aussi quand je la marierai ; or je sens bien que si ce n’est pas maintenant, où j’ai cette chance de pouvoir compter sur votre haute influence, si ce n’est pas maintenant ce ne sera peut-être jamais. C’est pourquoi je viens vous prier, mon cher député, d’agir vigoureusement au ministère,