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POEMES CHACUN POUR SOI Allez-vous en Dégoûtant personnage, vous n’êtes pas irréductible ; être dangereux n’est qu’un verbe — vous aurez de mes nouvelles — me faire ça •—à moi —qui fait — oh ! — je vous étrangle — allons bon — je me traîne enfin à vos pieds — mes rotules dévient à chaque pardon — ton oeil est fixe tu aurais peur si je te faisais trembler, crains-moi — mes dents vont pousser si mordre est mon fort, j’hésite — so7s ta montre — minute ta vie, remonte ta vie, perds ta montre, roule dans les, les tapis ne sont en somme que de la poussière artificielle — tu te colles à tes propres vitres et ce qui est plus fort, tu n’as pas honte du rouge — regarde dans l’escalier si la concierge n’écoute pas au balai du palier — reviens identique si tu le peux — aussi fou, aussi simple, si — si, -— si— pourquoi hurles-tu ? je le sais moi car je suis parallèle avec les morts -— j’ai vu les autres mourir à l’envers comme les moines prient eu pantoufles et voient leurs âmes monter aux deux en chaussures — tu es une bête qui mange sans le moindre hoquet trois petites soeurs des pauvres — tu as peur des vrais pauvres — tes yeux gercés glissent sous ta peau par des crevasses — avare ! tu ne veux donc rien perdre — tu es indigne de porter un tel nom qui est le tien malgré tout — tais-toi tu me diras la même chose — il me suffit de savoir que tu vas parler pour moi — est-ce pour cela que je tombe à l’instant précis où je poussais le cri qui devait, éclairer ma route {en courant) excuse-moi mon, cher avec mon pardessus bleu - — les agents n’y verront que du feu. Pierre BRASSEUR. LA COLOMBE DE L’ARCHE Maudit soit le père de l’épouse du forgeron, qui, forgea, le fer de la cognée avec laquelle le bûcheron abattit le chêne dans lequel on sculpta le lit où fut engendré l’arrière-grand-père de l’homme qui conduisit la voilure dans laquelle la mère rencontra Ion père ! Robert DESNOS. PHOTOGRAPHIECOMMUNIQUÉEPAR M ANDRÉMALRAUX(Japon)