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DE LA PÉROUSE.

nouvelle Zélande. Les plantes d’usage dans les arts, occuperont le second ; celles qui peuvent servir à la décoration de nos jardins, le troisième ; enfin le quatrième comprendra les plantes qui ne sont propres qu’à tenir une place dans les jardins de botanique. On doit encore proportionner la quantité de la récolte de chaque espèce de graines, au climat dans lequel on la fera. Dans les pays dont la température est analogue à celle de l’Europe, on ne risque rien d’en ramasser en grande abondance, parce que l’emploi de ces graines sera facile à faire, devant être semées en pleine terre ; et leur quantité fournira les moyens de les multiplier en grand dans les différentes provinces de France. Celles des pays plus chauds doivent être ramassées en moindre quantité, parce que ces semences ayant besoin de couches, de châssis et de serres pour lever, on ne peut en conserver qu’un petit nombre, à moins qu’on ne veuille en faire passer dans nos colonies des Antilles et de l’Inde : alors il faut que la culture de ces objets soit susceptible de procurer des avantages.

Une autre observation non moins importante, c’est de colliger une plus grande quantité de chaque espèce de semences, dans les dernières années du voyage, que dans les premières ; parce qu’il est très-probable que, malgré tous les soins possibles, une partie des graines récoltées dans le commencement du voyage, s’appauvrira avant le retour des vaisseaux en Europe, et qu’il y en aura beaucoup de chaque espèce qui ne seront plus en état de lever ; au