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dans les sables sur les deux côtés, et ils ne purent y entrer de mer basse ; ils la côtoyèrent à pied l’espace d’une lieue ; elle leur parut avoir par-tout vingt pieds de large sur cinq de profondeur. Ils la nommèrent rio de las Tortolas (rivière des Tourterelles)[1], parce qu’à leur arrivée, ils aperçurent une grande quantité de ces oiseaux, ainsi que d’autres de différentes espèces.

Ils trouvèrent quelques plantes et quelques fruits sur les bords des montagnes et dans le voisinage du port.

Ils quittèrent la Trinité le 19 juin, avec un vent de nord-ouest, qui avait régné pendant tout leur séjour dans ce port.

Il paraît qu’un des officiers embarqués sur la flotte, don Juan Perez[2], avait déjà été employé dans des découvertes au nord, dont on n’a pas connaissance : car, soit qu’il fût présent sur la flotte, ce qu’on peut conclure de quelques particularités de la relation, soit qu’on y possédât seulement son journal, on voit que son avis est cité comme devant être d’un grand poids. Il rapportait qu’il avait eu des vents de sud et de sud-est avec lesquels il avait sans peine prolongé la côte à des latitudes élevées. Son opinion était qu’on ne devait pas s’en approcher avant d’être parvenu au 49e degré ; et don Maurelle, auteur de la relation que nous extrayons, est de son avis.

  1. M. Barrington le traduit par rivière des Pigeons.
  2. Ce Juan Perez est sans doute le pilote des Philippines employé dans l'expédition faite en 1769 ; mais alors que les Espagnols ne poussèrent pas leurs recherches au nord aussi loin que dans celle de 1775. Il paraît que M. Barrington n'a pas eu connaissance de l'expédition de 1769.