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DE LA PÉROUSE.

sieur Vieillard, consul de sa majesté à la Chine, et il le chargera de faire auprès du gouvernement chinois les démarches convenables pour y parvenir. Il profitera du séjour qu’il doit faire dans ce port, pour s’informer exactement et en détail, de l’état actuel du commerce des nations européennes à Canton ; et il examinera cet objet important sous tous les rapports qu’il peut être intéressant de connaître.

Il prendra toutes les informations qui pourront lui être utiles pour sa navigation ultérieure dans les mers au Nord de la Chine, sur les côtes de la Corée et de la Tartarie orientale, et sur toutes les terres ou îles qui lui resteront à visiter dans cette partie. Il ne négligera pas de se procurer, s’il est possible, un interprète chinois et japonais, et un interprète russe pour sa seconde relâche à Avatscha : il traitera avec eux pour le temps qu’il devra les garder au service du vaisseau, et à son retour, il les déposera à Mindanao ou aux Moluques.

14°. Il doit être prévenu que les forbans japonais sont quelquefois très-nombreux dans la mer comprise entre le Japon, la Corée et la Tartarie. La faiblesse de leurs bâtimens n’exige d’autre précaution de sa part, que d’être sur ses gardes pendant la nuit, pour éviter une surprise de la leur : mais il ne serait pas inutile qu’il tâchât d’en joindre quelqu’un, et qu’il l’engageât, par des présens et par la promesse d’une récompense, à piloter les bâtimens de sa majesté, dans la visite du Jesso, dont on croit qu’une partie est sous la domination du Japon ; dans le passage du détroit