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THÉRESE.
CHAPITRE III.
De quel effroi ne me trouvai-je pas ſaiſie,
en entrant dans le Cloître ! Je ne ſuis pas
ſuperſtitieuſe ; mais je croirois qu’il y a quelque
choſe autour de nous qui nous donne
des préſſentiments ſur le bonheur ou l’infortune.
L’aſpect de ces murs tous hériſſés
de pointes ; les grilles, les verroux, tout
cet attirail Monaſtique, en m’inſpirant, je
ne ſais quelle ſainte horreur, ſembloient
me préſager les maux les plus cruels. Il
ſembloit qu’une voix ſecrette ſe faiſoit entendre
à mon cœur ; il ſembloit qu’elle me
répétoit ſans ceſſe, que les revers de la
fortune étoient inévitables, & qu’on réſervoit
mon innocence à des triſtes épreuves.
Déjà la Supérieure inſtruite du jour de mon entrée dans ſon Saint Domaine,