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ment, inventé par M. Janssen et construit par M. Rédier, a pour but de surprendre sur le fait et d’enregistrer, au moment même où elles se produisent, les phases successives et utiles du phénomène. Il se fixe au moyen de la pièce (fig. 1) à l’extrémité oculaire d’une longue lunette en bois servant de chambre noire. Celle-ci est montée sur un chevalet et braquée sur un héliostat ou miroir mû par un mouvement d’horlogerie, afin de suivre le soleil dans sa course.

Nous représentons dans ses détails, de face et de coupe, cet appareil, que son inventeur a appelé revolver photographique.

Fig. 4. — Schéma de l’épreuve photographique du passage de Vénus

Sur un axe commun sont montés :

1o Un disque de cuivre C (fig. 1 et 3), fixé lui-même sur une roue s’engrenant avec le pignon d’un mouvement d’horlogerie M ;

2o Une grande roue R portant une plaque daguerrienne P ou plaque de cuivre argenté, destinée à recevoir les images.

Sur le disque C sont pratiquées douze ouvertures ou guichets F (fig. 1 et 3), également espacés. Ce disque fait son tour complet en dix-huit secondes, tandis que la roue porte-plaque daguerrienne P, bien que recevant, elle aussi, son mouvement circulaire du même mécanisme d’horlogerie, tourne quatre fois moins vite, c’est-à-dire qu’elle opère son tour complet en soixante-douze secondes.

Fig. 5. — Revolver photographique de M. Janssen. — Vue de l’appareil en fonctionnement pendant le passage de Vénus.

Dans une opération photographique, on distingue trois manœuvres : l’ouverture du guichet, la pose et la fermeture du guichet. Les dispositions adoptées par M. Janssen ont pour but d’opérer ces manœuvres automatiquement, rapidement et uniformément. Le disque C est l’obturateur qui ouvre et ferme le guichet, tandis que la plaque P opère la pose,