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LA NATURE.

cavernes. (Alzieu, Cartailhac, de Chasteignier, A. Fontan, Frossard, Filhol, F. Garrigou, E. Lartet, L. Martin, A. Milne-Edwards, de Nansouty, Noulet, Piette, Philippe, F. Regnault, Rames, Trutat.)

8° L’homme a également habité les lacs pyrénéens, comme il le faisait en Suisse, dans les temps préhistoriques. (F. Garrigou)*.

Coupe géologique à travers les Pyrénées.

Le diagramme représenté dans la figure ci-jointe donne une idée des terrains constituant les Pyrénées. Le terrain permien seul n’est pas représenté dans cette portion de la chaîne ; on ne le retrouve, surtout, que dans la partie occidentale. Le trias existe tout près de Foix ; mais comme la coupe que je décris ne passe pas exactement sur ce point et l’exactitude la plus rigoureuse étant la règle que je me suis imposée dans mes descriptions, je ne fais qu’indiquer le trias près de Foix, sans le représenter théoriquement sous le terrain jurassique (lias) de Saint-Sauveur.

En remontant de Pamiers vers Foix, Tarascon et Vic-de-Sos, nous trouvons :

1° Les dépôts alluviens les plus récents de notre époque, sur lesquels est bâtie, en partie, la ville de Pamiers. Des terrasses de ces mêmes dépôts échelonnées en escalier et qu’il m’a été impossible de représenter ici à cause des dimensions trop restreintes de la coupe, donnent par leur superposition leur âge respectif, les plus élevées au-dessus du fond de la vallée étant les plus anciennes. (Alluvions quaternaires.)

2° Une formation argilo-marneuse M, avec alternances de calcaires grossiers et de cailloux roulés quartzeux, généralement peu volumineux à mesure que l’on l’éloigne de la montagne. Cette formation renferme des fossiles (ruminants, rongeurs, carnassiers) que j’ai recueillis aux environs de Pamiers et de Saverdun. Ils ne sont pas encore décrits, mais ils appartiennent aux terrains tertiaires (miocènes).

La partie supérieure de cet étage miocène a été enlevée inégalement sur plusieurs points par des courants d’eau considérables, dont l’existence peut être rapportée à une période géologique postérieure à l’époque miocène et antérieure à l’époque quaternaire. Ce serait donc là un effet produit par des cours d’eau pliocènes, qui, du reste, ont déposé leurs alluvions et leur lœss. Ceux-ci se retrouvent souvent en place dans ces sortes de vallées occupant le sommet des plateaux supérieurs dans les plaines du bassin sous-pyrénéen.

3° Un dépôt glaciaire énorme, atteignant une épaisseur de plusieurs centaines de mètres, et formant la moraine frontale d’un glacier antérieur à l’époque des dépôts stratifiés miocènes, puisque ces dépôts fossilifères reposent sur cette moraine. D. G. — Cette formation, qui est postérieure au soulèvement dit des Pyrénées, a été elle-même disloquée et brisée par un accident géologique plus récent, dont l’effet s’est fait sentir d’une manière très-sensible sur quelques points spéciaux dans le bassin sous-pyrénéen.

4° Une formation E, composée d’alternances de calcaires gréseux et de poudingues généralement calcaréo-siliceux avec fossiles d’eau douce. C’est là l’eocène proprement dit. Il est relevé à 45° et plonge vers le nord.

5° Des grès à nummulites, des marnes plus ou moins compactes à turritelles, des calcaires à milliolites (foraminifères), qui forment dans leur ensemble le terrain nummulitique N, redressé comme le précédent à 45°, et plongeant au nord, comme lui.

6° Un calcaire compact reposant sur des marnes rouges avec lesquelles il alterne quelquefois, en formant un terrain spécial, avec fossiles d’eaux douces (l’abbé Pouech), et sur d’autres