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LA NATURE.

Ces dispositions sont représentées à la gauche de notre gravure. Le baromètre à mercure est au milieu de la table : son niveau est représenté en I. 0 est l’objectif photographique, II le mouvement d’horlogerie qui met en marche, par l’intermédiaire de la tige P, P, le châssis servant de support au papier photographique. Ce magnifique appareil de M. Salleron vient d’être construit pour l’Observatoire de Kiew. Mais non-seulement il joue le rôle de barométrographe, il enregistre encore les températures et les variations hygrométriques.

Le thermométrographe est représenté à la droite de notre gravure. Le réservoir métallique a est enfoui dans le sol à une température constante, il est creux et communique par un tube à une des branches d’un tube en U, rempli de mercure. L’autre branche du tube en U est en relation avec un second réservoir à air b, qui reste plongé dans l’atmosphère ambiante. La différence de température des deux réservoirs se traduit par un mouvement du mercure dans le tube en U ; la lumière passe à la surface du métal liquide, et impressionne le papier photographique en pénétrant dans le second objectif O′ ; elle trace sur le papier photographique en mouvement une courbe, qui représente les oscillations du mercure dans le tube en U, et par suite les températures de l’air. Un autre système semblable, a′, b′ sert de psychromètre enregistreur : le réservoir a′ est enfoui dans le sol, l’autre réservoir b′, humecté d’eau, reste exposé à l’atmosphère. Tous deux communiquent encore, par l’intermédiaire d’un tube, aux deux branches d’un tube en U contenant du mercure à la surface duquel passe le rayon lumineux.

Barométrographe et thermométrographe de M. Salleron.

La photographie ne s’applique pas seulement aux variations du baromètre et du thermomètre, elle peut servir à enregistrer l’inclinaison ou la déclinaison de l’aiguille aimantée, comme le savant docteur Brooke l’a prouvé par la construction d’un appareil aussi ingénieux que précis, et qui est constamment en usage à l’Observatoire de Greenwich.

L’aiguille aimantée porte à son extrémité un petit miroir, où tombe la lumière d’une lampe. — Le rayon réfléchi se projette sur un papier sensibilisé placé dans une chambre noire ; il y trace un arc d’autant plus grand que sa distance à cette surface photographique est plus considérable. L’aiguille aimantée fait-elle le moindre mouvement, la marque du rayon réfléchi se déplace sur l’écran, elle suit fidèlement la marche de l’aiguille, elle n’en laisse pas perdre la plus petite oscillation. — Le papier sensible n’est pas immobile, il est fixé à un cylindre qui, en vingt-quatre heures, opère une révolution sur son axe. À chaque moment, le reflet du miroir s’est tracé sur la feuille photographique ; celle-ci, à la fin de la journée, est développée et fixée par les procédés ordinaires. – On obtient ainsi une ligne continue qui indique la marche du rayon lumineux, réfléchi par le miroir adapté à l’aiguille magnétique, et qui en donne les moindres mouvements pendant le cours de vingt-quatre heures.

À l’Observatoire de Kiew, un système analogue est usité pour enregistrer les variations de l’état électrique de l’air. — Le photo-électrographe se compose d’un paratonnerre mis en relation avec les feuilles d’or, comme on le sait, s’écartent plus ou moins l’un de l’autre, suivant que la qualité d’électricité libre de l’air est plus ou moins considérable. Les feuilles d’or sont fortement