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bonne nouvelle que nous leur avions annoncée.

Nous prîmes des chemins détournés. Nous fîmes mille détours pour les dépayser, dans le cas où la fantaisie leur prendrait de courir après nous. Cette précaution nous a sauvés ; car nous avons su depuis, qu’après avoir réfléchi sur l’embarras qu’avait témoigné la duchesse, ils avaient pris le parti de nous suivre pour nous ramener.

Pourrais-je te peindre les transports que fit éclater la Polignac, lorsque nous fûmes hors de France ? elle me témoigna sa joie par toutes les caresses imaginables ; mais cela dura bien peu. Son humeur devint revêche et acariâtre, elle ne pouvait s’habituer à son exil. Après les jours fastueux qu’elle avait coulés si longtemps, la vie privée était pour elle d’une monotonie insupportable. Elle s’habitua à me regarder comme un mari, et me traita de même ; elle forma enfin une nouvelle liaison avec un baron suisse, qui n’a pour lui que sa grande taille et ses larges épaules ; je voulus me plaindre, on ne m’écouta pas ; bientôt même