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— Eh bien ! je vais, lui dis-je, envoyer quelqu’un sur la route, qui viendra m’avertir de tout ce qui se passera. Calmez-vous, et attendez mon retour.

Je laissai continuellement sur le chemin de Paris un homme que je faisais remplacer toutes les douze heures alternativement par un autre, et cela jusqu’au jour de la fameuse prise de la Bastille. Mon factionnaire vint m’avertir qu’on entendait un grand bruit de mousqueterie et de canon à Paris. Je le dis d’abord à la Duchesse, qui dès cet instant fit ses apprêts pour son départ.

Nous apprîmes enfin la reddition de la citadelle, le massacre de Delaunay et de Flesselles. L’effroi de la Duchesse fut à son comble.

— Oh ! fuyons Chevalier… ils vont m’en faire autant… Soyez mon sauveur… Je n’ai plus que vous sur terre qui puisse s’intéresser à mon sort. Ah ! malheureuse que vais-je devenir ?

À ces mots, elle se précipita à mes genoux, baignée de ses larmes, et s’évanouit.