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XV

À San José du Cap, on avait relâché pour faire de l’eau, et on avait eu des nouvelles. Guaymas était tranquille. Les Français, au nombre de 300, occupaient une caserne, organisés en bataillon et armés ; la garnison mexicaine était peu nombreuse.

Deux des compagnons de M. de Raousset débarquèrent le 28 sur la côte à quelques milles de Guaymas, pour porter des ordres à M. Desmarais. Toute son espérance était dans un coup de main énergique ; ses ordres portaient en substance : « Cette nuit même, réunir les hommes en silence ; se porter en force au quartier mexicain ; — envoyer quelques hommes prendre possession des différents postes ; — prendre des mesures pour que les autorités civiles et militaires soient arrêtées et mises en lieu sûr ; — éviter surtout qu’il leur soit fait aucun mal ; à l’aube, être maître de la ville. »

Par malheur, les deux envoyés, arrivés à un demi-mille de Guaymas, furent arrêtés par un poste, désarmés et conduits en prison. Pour arriver à la prison, il fallait traverser une partie de la ville. Dans le trajet, ils furent reconnus par quelques personnes, et en un instant le bruit se répandit que le comte était débarqué. L’émotion produite par cette nouvelle est indicible.