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On s’étonne qu’une si grande partie de ce globe que nous habitons soit encore inconnue ; mais s’écrie Hawskesworth, ne serait-il pas plus naturel de s’étonner au contraire que nous le connussions déjà si bien ? Quand on fait attention aux souffrances et aux dangers de toute espèce qui accompagnent les navigations dans des mers nouvelles, et quand on considère combien sont éloignés et incertains les avantages qu’on peut en retirer, on ne saurait refuser son admiration et sa reconnaissance à des hommes qui ont assez de zèle et de courage pour exécuter ces pénibles et périlleuses entreprises.

Nous croyons devoir mettre le lecteur à portée de juger plus aisément des découvertes géographiques faites par les navigateurs dont nous allons raconter les travaux, en rappelant en peu de mots ce qu’on connaissait avant eux des contrées qu’ils ont examinées.

Les navigateurs qui jusqu’à eux avaient parcouru le grand Océan, n’avaient pas pu déterminer si la Nouvelle-Bretagne était une seule île. La côte orientale de la Nouvelle-Hollande était absolument inconnue. On ne connaissait guère de la Nouvelle-Zélande que le canton où débarqua Tasman, et qu’il appela baie des Assassins ; et l’on supposait d’ailleurs que cette région faisait partie du continent méridional. Les cartes plaçaient dans le grand Océan des îles imaginaires qu’on n’a point trouvées, et elles représentaient comme n’étant occupés