Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/380

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prit de la bouche même du vice-roi que c’était par sa lettre qu’il avait eu la première nouvelle de son arrivée à Canton ; mais il n’avait pas besoin de cette humiliante confirmation pour reconnaître l’infidélité des marchands. On ne lui parla point des droits. On lui accorda toutes les permissions qu’il demandait, et lorsqu’il eut achevé ses explications, le vice-roi lui fit des remercîmens fort vifs de l’important service qu’il avait rendu à la ville de Canton pendant l’incendie. Cependant il observa qu’il y avait bien long-temps que le Centurion était sur les côtes de la Chine ; et, pour adoucir cette espèce de plainte, il lui souhaita un heureux retour en Europe.

En sortant de la salle d’audience, le chef d’escadre fut pressé d’entrer dans un appartement voisin, où l’on avait préparé des rafraîchissemens pour lui ; mais, apprenant que le vice-roi n’y devait pas être, il s’en excusa civilement. À son retour, il fut salué de trois coups de canon, nombre que les Chinois ne passent jamais dans aucune cérémonie. Sa joie fut extrême, non-seulement d’avoir obtenu des permissions qui le mettaient en état de partir au commencement de la mousson, et d’arriver en Angleterre avant qu’on pût savoir en Europe qu’il était en route pour le retour, mais encore plus d’avoir établi par un exemple éclatant, l’exemption des vaisseaux de guerre de sa nation dans les ports de la Chine.

Les ordres du vice-roi furent exécutés avec