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nation anglaise. Le même jour il s’embarqua dans sa chaloupe, suivie de celles des vaisseaux marchands. En passant devant la rade de Vampo, où les Européens étaient à l’ancre, il fut salué par tous leurs vaisseaux, à l’exception de ceux des Français, et le soir il entra dans Canton. À son arrivée, il reçut la visite des principaux marchands chinois, qui le félicitèrent d’être venu sans obstacle, et qui affectèrent de lui en témoigner beaucoup de joie. Mais c’était un nouvel artifice pour l’engager à se reposer sur eux du soin de lui ménager l’audience du vice-roi. Il prit confiance à leurs promesses, sans avoir néanmoins à se reprocher trop de crédulité, puisqu’il en fut pressé fort vivement par les marchands de sa propre nation. Pendant plus d’un mois on ne l’entretint que des mouvemens qu’on se donnait pour le satisfaire. Cependant, un délai, dont il ne prévoyait pas la fin, lui faisant reconnaître qu’il était joué par de faux prétextes, il prit le parti de s’adresser directement au vice-roi, et de lui demander une audience, sans laquelle il comprit qu’il n’obtiendrait jamais la permission de faire embarquer ses vivres. Il la demanda par une lettre dont il chargea le mandarin qui commandait la garde à la principale porte de Canton. Un jeune facteur du comptoir anglais, qui parlait fort bien la langue chinoise, lui servit d’interprète. Dans l’intervalle, onze rues de Canton furent consumées par le feu ; et les secours que les Anglais prêtèrent aux habitans