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bes ; on voyait près de la côte des collines escarpées. Le 6, je jetai l’ancre plus au nord, dans une baie située par 25° sud, que je nommai Sharks-Bay (baie des Chiens marins), parce que ces poissons y sont extrêmement abondans. Nous eûmes beau creuser la terre à une grande profondeur, dans différens endroits et à plusieurs milles à la ronde, nous ne pûmes trouver de l’eau douce. Nous passâmes le reste de la journée à couper du bois, et le soir on revint à bord. Le terrain autour de cette baie est assez élevé pour être aperçu de huit ou neuf lieues en mer. De loin il paraît fort uni ; mais à mesure qu’on en approche, on y trouve quantité d’éminences qui ne sont ni hautes ni escarpées. La côte est basse et s’élève par degrés.

« Le terroir est sablonneux près du rivage, et produit une espèce de gros fenouil marin qui porte une fleur jaune. Plus avant, il est composé d’un sable rougeâtre, où croît quelque peu d’herbes, de plantes et d’arbrisseaux. En oiseaux de terre, nous ne vîmes que des aigles, et six espèces de petits oiseaux, dont les plus gros n’excédaient pas la taille d’une alouette. Quant aux oiseaux aquatiques, les espèces en sont nombreuses. On trouve une espèce de lapins bons à manger, qui ont les jambes extrêmement courtes, et des guanos n’ayant pour queue qu’un gros moignon. Quand on les ouvre, ils répandent une odeur fort désagréable. Je n’ai vu de ma vie de créa-