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d’un grand télescope. En retour, le prêtre lui envoya des provisions et soixante livres de tabac. Munis de la quantité de vivres dont nous avions besoin pour aller à Mindanao, nous mîmes à la voile le 2 juin. Nous avions résolu de surgir à cette île, parce que le moine et les Indiens nous avaient dit que nous y trouverions des vivres en abondance, et que les habitans étaient alors en guerre avec les Espagnols. D’ailleurs cette île était sur la route des Indes occidentales, que nous voulions visiter, et elle nous offrait un excellent refuge pendant la mousson de l’ouest. En outre, nos gens espéraient obtenir du souverain de l’île une lettre de marque pour courir sus aux bâtimens espagnols, et une permission de vendre leurs prises dans ses états. Comme ils supposaient aussi au capitaine le dessein de les abandonner pour gagner un port anglais, ils espéraient trouver à Mindanao des vaisseaux et des pilotes pour croiser sur la côte de Manille. Quant au capitaine Swan, cette relâche convenait parfaitement à ses projets. Ainsi ce voyage fut résolu d’un consentement unanime.

» Les vents, qui avaient d’abord soufflé de l’est avec force pendant quatre jours, passèrent ensuite au sud-ouest, et furent accompagnés de pluie, puis ils vinrent à l’est bon frais, tournant quelquefois jusqu’au sud-est. Quoique dans les Indes orientales les vents changent au mois d’avril, nous trouvâmes que l’époque de leur renversement, dans les parages où nous