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tain, et surtout des clefs de fer, dont elles se font une parure , quoique souvent elles n’aient pas dans leurs cabanes une boîte à fermer. Elles suspendent aussi à leur ceinture plusieurs bourses de différentes grandeurs, remplies de bijoux, ou du moins de bagatelles qui en ont l’apparence, pour se faire une réputation de richesse, surtout aux yeux des Européens. Leurs jambes et leurs bras sont moins ornés que chargés de bracelets, de chaînes et d’une infinité de petits bijoux de cuivre, d’étain et d’ivoire. Le père Loyer en vit plusieurs qui portaient ainsi jusqu’à dix livres en clincailleries ; plus fatiguées, dit-il, sous le poids de leurs ornemens que les criminels de l’Europe ne le sont sous celui de leurs chaînes. La vanité fait donc partout des victimes volontaires !

Le jour qu’elles mettent au monde un enfant, elles le portent à la rivière, le lavent, se lavent elles-mêmes, et retournent immédiatement à leurs occupations ordinaires. Nous avons déjà vu la même chose dans d’autres contrées d’Afrique ; d’où il faut nécessairement conclure que, dans les pays très-chauds, l’accouchement est très-peu pénible.

La porte des maisons, ou des huttes, est un trou d’un pied et demi carré, par lequel on ne passe qu’en rampant, avec assez de difficulté ; elle est fermée d’un tissu de roseaux, attaché intérieurement avec des cordes, pour servir de défense contre les panthères. Pendant la nuit, on allume du feu au centre des huttes ; et comme