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ture, qui sert de porte au poisson pour entrer. S’ils ont besoin de quelque poisson extraordinaire, ils vont dans ces lieux avec de petits filets, et choisissent ce qu’ils désirent, comme nous le faisons en Europe dans nos réservoirs.

Les Kompas bordent le pays des Vétères. C’est une nation gouvernée en forme de république, ou plutôt d’aristocratie, car ce sont les chefs des villages qui discutent les intérêts publics, et qui en décident à la pluralité des voix. Leur pays est composé d’agréables collines que les habitans cultivent soigneusement, et qui produisent tous les grains qu’on y sème, tandis que le terroir des côtes, qui n’est qu’un sable sec et brûlé, demeure éternellement stérile. Les Vétères et les Issinois ne subsisteraient pas long-temps sans le secours des Kompas. Ils reçoivent d’eux leurs principales provisions, et leur rendent en échange des armes à feu, des pagnes et du sel, dont les Kompas sont absolument dépourvus. C’est d’eux encore que les Issinois tirent l’or qu’ils emploient au commerce. Les Kompas le retirent d’une autre nation qui habite plus loin dans les terres. On peut observer que c’est toujours dans l’intérieur de ces contrées et loin de la mer que se trouve l’or que le commerce apporte sur les côtes.

Ils ont grand soin d’entretenir leur noirceur en se frottant tous les jours la peau d’huile de palmier, mêlée de poudre de charbon, ce qui la rend brillante, douce et unie comme une