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mieux que les œufs des tortues de rivière, qui ne sont pas moins communes dans le pays. On y trouve aussi des lamantins et des caïmans.

Le nombre des rats et des souris est incroyable. Les sauterelles font un bruit étrange dans les campagnes, et même au sommet des maisons. Cette musique, jointe à celle des grillons, des moustiques, des cousins, qui sont encore plus redoutables par leur aiguillon, ne laisse aucun repos la nuit et le jour, surtout si l’on y ajoute la piqûre des mille-pieds, qui cause pendant vingt-quatre heures une inflammation très-douloureuse. On trouve aussi de tous côtés des araignées velues et de la grosseur d’un œuf, et des scorpions volans, dont on assure que la piqûre est mortelle ; enfin les mites, les teignes, les cloportes, les fourmis de terre et les fourmis ailées sont des engeances pernicieuses qui détruisent les étoffes, le linge, les livres, le papier, les marchandises, et tout ce qu’elles rencontrent, malgré tous les soins qu’on apporte à s’en garantir.

Les abeilles, qui sont en abondance dans le royaume d’Issini, donnent d’excellente cire et du miel délicieux. Le 9 avril 1702, un essaim de ces petits animaux vint s’établir au fort Français, dans un baril vide qui avait contenu de la poudre. Non-seulement ils le remplirent de miel et de cire, mais ils produisirent d’autres essaims, qui auraient pu multiplier à l’infini, s’ils eussent été ménagés soigneusement.

Le royaume d’Issini, connu autrefois sous