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principal est l’éléphant. Les Nègres lui font la guerre pour sa chair et ses dents. Ils font servir ses oreilles à couvrir leurs tambours. Mais ils ne pensent point à l’apprivoiser, quoiqu’ils puissent en tirer beaucoup d’utilité. Les bois sont remplis de toutes sortes de bêtes fauves, qui seraient en beaucoup plus grand nombre, si les lions, les panthères, les léopards et d’autres bêtes de proie ne les détruisaient. Celles-ci sont si redoutables, que les habitans du pays sont forcés d’allumer des feux pendant la nuit pour les éloigner de leurs buttes. Quelque temps avant l’arrivée du père Loyer, elles avaient dévoré un Nègre en plein jour. Pendant le séjour qu’il fit dans le pays, un tigre entra dans une maison d’Assoko, ville capitale, et tua huit moutons qui appartenaient au roi Akasini. Les Français n’étaient pas plus en sûreté dans leur fort ; car, le 7 de mars 1702, une panthère leur enleva une chienne qu’ils employaient à la garde de la place. Le 17, à la même heure, un de ces furieux animaux sauta par-dessus les palissades, quoiqu’elles eussent dix pieds de haut, tua deux brebis, et un bélier qui se défendit long-temps avec ses cornes ; enfin, s’apercevant qu’on avait pris l’alarme au fort, il se retira ; mais, quelques heures après, il revint avec la même audace par le bastion du côté de la mer, attaqua la sentinelle, et ne prit la fuite qu’en voyant accourir toute la garnison.

Les civettes sont communes dans le royaume