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bas, il la fait quelquefois couler à fond. On en trouve quantité d’exemples dans les voyageurs.

En 1731, un facteur de la compagnie d’Angleterre, nommé Galand, et le contre-maître d’un vaisseau anglais, furent malheureusement noyés dans la Gambie par un accident de cette nature. Sur la rivière du Sénégal, un de ces animaux, ayant été blessé d’une balle, et ne pouvant gagner le côté de la barque d’où le coup était parti, la frappa d’un coup de pied si furieux, qu’il brisa une planche d’un pouce et demi d’épaisseur, ce qui causa une voie d’eau qui faillit faire périr la barque. Celle de Jobson fut frappée trois fois par les hippopotames dans ses différentes navigations de la Gambie ; un de ces animaux la perça d’un coup de dent jusqu’à faire une voie d’eau fort dangereuse. On ne put l’éloigner pendant la nuit que par la lumière d’une chandelle qu’on mit sur un morceau de bois et qu’on abandonna au cours de l’eau. Le même auteur trouva les hippopotames encore plus féroces, lorsque, ayant des petits, ils les portent sur le dos en nageant. Il observe que l’hippopotame s’accorde fort bien avec le crocodile, et qu’on les voit nager tranquillement l’un à côté de l’autre.

Cet animal est plus souvent sur la terre que dans l’eau. Il lui arrive souvent d’aller dormir entre les roseaux, dans les marais voisins de la rivière. Il serait inutile d’employer des filets pour le prendre ; d’un coup de dent il briserait