Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/330

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bruit les met en fuite ; leur vitesse et leur légèreté sont sans égales. Leur chair et bonne à manger.

Les cerfs et les biches ne sont pas moins communs dans le même pays. Ils viennent en troupeaux fort nombreux des régions qui sont au nord du Sénégal, pour chercher des pâturages au sud de cette rivière. Les Nègres leur font payer ce secours bien cher. Ils attendent que l’herbe commence à sécher, ce qui arrive au mois de mars ou d’avril ; et, mettant le feu à ces espèces de forêts, ils contraignent tous ces animaux, dont elles sont remplies, de gagner le bord de la rivière pour se sauver à la nage. Là, d’autres Nègres les attendent en grand nombre, et ne manquent pas d’en faire une sanglante boucherie. Ils font sécher la chair après l’avoir salée, et vendent les peaux aux Européens.

Quelques voyageurs ont prétendu que dans le voisinage du cap Vert on trouve un animal que les habitans nomment bomba, et les Européens capiverd. C’est une erreur ; le capiverd ou cabiai est particulier à l’Amérique méridionale.

Les singes de différentes espèces sont innombrables dans les pays arrosés par le Sénégal et la Gambie, jusqu’à Sierra-Leone. Ils paraissent en troupes de trois ou quatre mille, rassemblés chacun dans leur espèce. On prétend qu’ils forment des républiques où la subordination est fort bien observée, et qu’ils voyagent