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tres : ceux qui vivent dans les plaines sont moins intraitables, parce qu’ils sont accoutumés à la vue des hommes.Ceux du Sénégal ne s’éloignent guère des habitations et des terres cultivées, et seraient encore plus familiers, si les fréquentes attaques des Nègres ne les rendaient inquiets et défians. Cependant il n’arrive guère qu’ils insultent les hommes, s’ils ne sont insultés les premiers.

Quoique la grosseur des éléphans fasse juger qu’ils doivent être pesans dans leur marche et dans leur course, ils marchent et courent fort légèrement. Leur pas ordinaire égale celui de l’homme le plus agile. Leur course est beaucoup plus prompte ; mais il est rare de voir un éléphant courir. Avec un ventre pendant, un dos courbé, des jambes fort épaisses, et des pieds de douze ou quinze pouces de diamètre, ils ne peuvent aimer le mouvement. Leurs pieds sont couverts d’une peau dure et épaisse, qui s’étend jusqu’à l’extrémité de leurs ongles. L’éléphant d’Afrique est presque noir comme ceux de l’Asie. Sa peau est dure et ridée ; avec quelques poils longs et raides, qui sont répandus par intervalle et sans aucune continuité ; sa queue est longue et semblable à celle du taureau, mais nue, à l’exception de quelques poils qui se rassemblent à l’extrémité, et qui lui servent à se délivrer des mouches. Sa peau est en beaucoup d’endroits à l’épreuve de la balle. On s’est persuadé faussement qu’il n’a point de jointures aux pieds, et qu’il lui est impossible