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Les loups ressemblent entièrement à ceux de France ; mais ils sont un peu plus gros et beaucoup plus cruels.

Il n’y a point de quadrupède connu qui puisse le disputer à l’éléphant pour la grosseur. On en trouve peu au nord du Sénégal ; mais les régions du sud en sont remplies. Sa tête est monstrueuse, ses oreilles longues, larges et épaisses ; ses yeux, quoique fort grands, paraissent d’une petitesse extrême dans cette masse d’énorme grosseur. Son nez est si épais et si long, qu’il touche à terre. On l’appelle proboscide ou trompe. Il est charnu, nerveux creusé en forme de tuyau, flexible, et d’une force si singulière, qu’il lui sert à briser ou à déraciner les petits arbres, à rompre les branches des plus gros, et à se frayer le passage dans les plus épaisses forêts. Il lui sert aussi à lever de terre sur son dos les plus lourds fardeaux. C’est par ce canal qu’il respire et qu’il reçoit les odeurs. Le nez de l’éléphant va toujours en diminuant depuis la tête jusqu’à l’extrémité, où il se termine par un cartilage mobile, avec deux ouvertures qu’il ferme à son gré. Sans ce présent de la nature, il mourrait de faim ; car il a le cou si épais et si raide, qu’il lui est impossible de le courber assez pour paître comme les autres animaux ; aussi périt-il bientôt lorsqu’il est privé de cet utile instrument par quelque blessure. Sa bouche est placée au-dessous de sa trompe, dans la plus basse partie de sa tête, et semble jointe à sa poitrine.