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Brue en vit un dans la cour du palais du roi, d’une si prodigieuse grandeur, qu’il couvrait la cour toute entière. Les citronniers des bords du Casa-Mansa portent un fruit d’une espèce singulière, rond, plein de jus, l’écorce de l’épaisseur du parchemin, et communément sans aucune sorte de pepins.

Sur le bord des rivières, on trouve un arbuste qui a la feuille rude, et qu’on ne peut toucher sans que toute la touffe des feuilles ne se retire et ne se resserre par une espèce de sympathie : il porte une sorte de fleur jaune, semblable à nos roses de haies. Cet arbuste est nommé sensitive par les Européens.

Le quamiay est un arbre grand et touffu, dont le bois est fort dur. Les Nègres des environs du cap Vert en font des mortiers pour piler le riz et le maïs, parce qu’il n’est pas sujet à se fendre. L’écorce est employée dans la médecine.

L’encens se trouve dans les pays au sud d’Arguin et au nord du Sénégal ; ses branches, qui sont en grand nombre, sont menues et flexibles, couvertes d’une peau mince et serrée. Les feuilles sont longues et étroites ; elles croissent en couple, et ne perdent jamais leur verdure. La tige qui le soutient est rouge et forte. Elles sont molles et épaisses ; si on les broie dans la main, elles rendent un suc huileux, d’une odeur aromatique et d’un effet astringent.

Dans le pays du cap Vert, on voit communément un petit arbrisseau qui porte un fruit