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Le bischalo est un bois dur et bon pour la charpente. Il croît sur les rives de la Gambie. Son tronc est droit, et son feuillage donne beaucoup d’ombre. C’est sous ces arbres que les Nègres prennent le plaisir de la conversation et de la danse. Près du lac de Cayor il croît une multitude d’ébéniers qui donnent de l’ébène de la plus belle espèce. On en trouve aussi à Donaï et dans d’autres cantons du Sénégal.

Les environs de Fatatenda produisent le pao de sangre, d’où l’on tire le sang-de-dragon. Les habitans l’appellent komo. Il a si peu de hauteur et de grosseur, qu’on en trouve peu d’où l’on puisse tirer une planche de quatorze ou quinze pouces de largeur. Il rend une odeur agréable lorsqu’il est nouvellement coupé. Son bois est dur, d’un beau grain, et prend un fort beau poli. On en fait des écritoires et des ouvrages de marqueterie dont la vermine n’approche jamais. Les habitans s’en servent pour composer leur balafo, instrument de musique dont on a donné la description. Cet arbre aime un terroir sec, pierreux, et surtout le sommet des montagnes.

Les bords de la Gambie et les cantons voisins produisent une abondance extraordinaire de courbarils, arbre gros et touffu, qui sert en Amérique à plusieurs usages, mais fort négligé par les Nègres. Chaque fruit a trois ou quatre noyaux de la grosseur et de la forme d’une amande commune, durs et d’un rouge