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nément près du Sénégal, est le cotonnier. Il aime les cantons élevés, ce qui le met à couvert des inondations : peut-être ne devrait-il être compté qu’au rang des arbrisseaux. Le coton n’en est pas excellent, parce que les Nègres en négligent la culture. En Amérique, on a des machines qui portent le nom de moulins à coton, pour séparer le coton de sa semence ; mais les Nègres d’Afrique se servent de leurs mains. C’est l’ouvrage de leurs femmes, qui le filent ensuite avec un simple fuseau sans rouet.

L’indigo croît naturellement dans plusieurs cantons du pays, et les Nègres en font usage pour teindre les pagnes ou leurs étoffes de coton. Ils leur donnent une couleur fort vive ; mais l’art de teindre n’est pas aussi cultivé parmi eux qu’en Amérique. Barbot dit que l’indigo croît en Afrique sur un arbuste que les Portugais ont nommé finto, dont la hauteur est d’environ trois pieds.

Les îles du Sénégal et les cantons voisins produisent quantité d’excellent tabac. Cette plante pourrait être fort avantageusement perfectionnée, si les Nègres avaient assez d’industrie pour la cultiver et pour la travailler un peu après l’avoir recueillie. Moore observe que sur la Gambie les Nègres plantent le tabac près de leurs maisons ; qu’ils le sèment aussitôt qu’ils ont fait la moisson du grain ; que celui qui croît près des rivières est très-fort, et qu’à peu de distance des mêmes lieux il est beaucoup plus faible.