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fait l’hiver. Pendant celle de la sécheresse, les chaleurs sont excessives par la rareté des pluies ; à peine tombe-t-il quelques rosées dans tout cet espace.

Les pluies commencent fort doucement, et par quelques ondées passagères, mais qui ne laissent pas d’être accompagnées d’éclairs et de tonnerre ; elles augmentent vers la fin de juin. La chute des eaux devient alors si violente, avec des orages, des vents, un tonnerre et des feux si terribles, qu’on croirait avoir à redouter la confusion des élémens. C’est néanmoins dans cette saison que les habitans du pays sont obligés de travailler à la terre. La plus grande impétuosité des pluies est depuis le milieu de juillet jusqu’au milieu d’août.

La première et la dernière tempête sont généralement les plus violentes. Il s’élève d’abord un vent fort impétueux, qui dure environ une demi-heure avant la chute de la pluie, de sorte qu’un vaisseau surpris par cette agitation subite peut être fort aisément renversé. Cependant les apparences du ciel sont des avertissemens qui la font prévoir. Il se charge quelque temps auparavant ; il devient noir et triste. À mesure que les nuées s’avancent, il en sort des éclairs qui sont capables de répandre l’effroi. Les éclairs sont si terribles en Afrique et s’entre-suivent de si près, que pendant la nuit ils rendent la lumière continuelle : le fracas du tonnerre n’est pas moins épouvantable, et va jusqu’à faire trembler la terre.