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que jeune homme à marier, c’est alors qu’il fait le choix de celle qu’il aime le mieux, sans aucun égard pour la naissance ou la fortune. Un amant n’a pas plus tôt déclaré ses intentions, qu’il passe pour marié, à la seule condition qu’il soit en état de faire quelques présens aux parens de la fille et à son vieux précepteur.

La rivière de Sierra-Leone est fréquentée depuis long-temps par les Européens. C’est à la fois un lieu de commerce et de rafraîchissement dans leurs navigations à la côte d’Or et au royaume de Juida. Les marchandises qu’ils y achètent sont des dents d’éléphans, des esclaves, du bois de sandal, une petite quantité d’or, beaucoup de cire, quelques perles, du cristal, de l’ambre gris, du poivre-long, etc. Les dents d’éléphans de Sierra-Leone passent pour les meilleures de toute l’Afrique ; elles sont d’une grosseur et d’une blancheur extraordinaires. Barbot en a vu qui pesaient cent livres, et qui ne se vendaient que la valeur de cent sous de France, en petites merceries fort méprisables.

Les peuples de Sierra-Leone ont quelques parties de gouvernement et de religion qui leur sont propres. Les Capez et les Combas, les deux principaux peuples de cette contrée, ont chacun leur gouverneur ou leur vice-roi, qui administre la justice suivant les lois.

Les avocats, qui portent le nom de troëns, ont un habillement fort singulier. Ils portent