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nette ; il est d’abord très-vert ; mais, en mûrissant, il devient rouge. Quoiqu’il ne se réunisse point en grappe, il s’en trouve de côté et d’autre deux ou trois ensemble autour de la tige. Le péné, dont les Nègres de ce pays composent leur pain, est une plante fort mince, qui ressemble à l’herbe ordinaire, et dont les petites tiges sont couvertes d’une graine qui n’est renfermée dans aucune espèce d’enveloppe.

Plus loin, dans l’intérieur des terres, il croît un fruit nommé gola ou kola, dans une coque assez épaisse ; il est dur, rougeâtre, amer, à peu près de la grosseur d’une noix, et divisé par divers angles. Les Nègres font des provisions de ce fruit, et le mâchent mêlé avec l’écorce d’un certain arbre. Leur manière de s’en servir n’aurait rien d’agréable pour les Européens. Celui qui commence à le mâcher le donne ensuite à son voisin, qui le mâche à son tour, et qui le donne au Nègre suivant. Ainsi chacun le mâche successivement, sans rien avaler de la substance. Ils le croient excellent pour la conservation des dents et des gencives. Les chevaux n’ont pas les dents plus fortes que la plupart des Nègres. Ce fruit leur sert aussi de monnaie courante, et le pays n’en a pas d’autre.

Le kola est fort estimé des Nègres qui habitent les bords de la Gambie. Il ressemble aux châtaignes de la plus grosse espèce, mais sa coque est moins dure. On en fait tant de