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prêtresses ; mais cet usage n’est pas universel parmi les Nègres.

Moore explique la cérémonie de la circoncision en fort peu de mots ; mais il ajoute une circonstance singulière, et qui peut donner une idée de la politique du sacerdoce nègre. Un peu avant la saison des pluies, dit-il, on circoncit un grand nombre de jeunes gens de l’âge de douze ou de quatorze ans. Après l’opération, ils portent un habit différent de l’usage ordinaire, et chaque royaume a le sien. Depuis la circoncision jusqu’au temps des pluies, les jeunes circoncis ont la liberté de commettre toutes sortes d’excès sans être soumis au châtiment de la justice. Lorsque les pluies commencent, ils sont obligés de rentrer dans l’ordre et de reprendre l’habit commun de leur nation. Cette licence accordée aux circoncis semble faite pour perpétuer l’usage de la circoncision et en balancer le désagrément.

Les mandingues croient que la cause des éclipses de la lune est l’interposition d’une panthère qui met sa pate entre la lune et la terre. Dans ces occasions, ils ne cessent pas de chanter et de danser en l’honneur de leur prophète Mahomet ; mais il ne paraît pas que leurs mouvemens soient l’effet de la crainte.

En général, ils sont extrêmement livrés à la superstition. Lorsqu’ils ont un voyage à faire, ils égorgent un poulet, et les observations qu’ils font sur les entrailles leur servent de règle pour avancer ou différer leur départ. Ils