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qui l’enseignent que par le libertinage des prosélytes. Il consiste dans la croyance de l’unité de Dieu, et dans deux ou trois pratiques cérémoniales, telles que le ramadan ou le carême, le bayram ou pâques, et la circoncision.

Jobson observe que les habitans naturels de la Gambie adorent un seul Dieu sous le nom d’Allah, qu’ils n’ont point de peintures ni d’images à la ressemblance de la Divinité ; qu’ils reconnaissent la mission de Mahomet, sans qu’ils invoquent jamais son nom ; qu’ils comptent les années par les pluies, et qu’ils ont des noms particuliers pour chaque jour de la semaine ; qu’ils donnent le nom de sabbat au vendredi, mais qu’ils l’observent si peu régulièrement, que leur commerce et leurs occupations ordinaires n’en reçoivent pas d’interruption.

Ils ont quelques traditions confuses de la personne de Jésus-Christ. Ils parlent de lui comme d’un prophète qui s’est rendu célèbre par un grand nombre de miracles ; mais ce qu’ils racontent de sa sainteté et de sa puissance est un tissu de fables sans vraisemblance et sans ordre. Ils lui donnent le nom d’Issa : ils nomment sa mère Maria. La sainteté, la bonté, la justice, sont des qualités qu’ils lui attribuent dans le plus haut degré ; mais il leur paraît impossible qu’il soit le fils de Dieu, parce que Dieu, disent-ils, ne peut être vu par les hommes. La doctrine de l’incarnation leur