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sicien soit épuisé de fatigue. Les femmes ne se lassent point de cet exercice : elles ont les pieds légers et les genoux fort souples ; elles penchent la tête d’un air gracieux : leurs mouvemens sont vifs et leurs attitudes agréables. Elles dansent ordinairement seules, et les assistans leur applaudissent en battant les mains par intervalles, comme pour soutenir la mesure. Les hommes dansent l’épée à la main, en la secouant et la faisant briller en l’air, avec d’autres galanteries dans le goût de leur nation.

Mais, sans le secours du balafo, les femmes qui ont l’humeur généralement vive et gaie prennent plaisir à danser le soir, surtout aux changemens de lune : elles dansent en rond en battant les mains, et chantent tout ce qui leur vient dans l’esprit, sans sortir de leur première place, à l’exception de celles qui sont au milieu du cercle. Les plus jeunes, qui se saisissent ordinairement de cette place, tiennent, en dansant, une main sur la tête et l’autre sur le côté, et jettent le corps en avant en battant du pied contre terre : leurs postures sont fort lascives, surtout lorsqu’un jeune homme danse avec elles. Dans ces bals fréquens, une calebasse ou un chaudron leur sert d’instrument de musique, car elles aiment beaucoup le bruit.

La lutte est un autre de leurs exercices. Les combattans s’approchent et s’efforcent de se renverser l’un l’autre avec des gestes et des postures fort ridicules. Dans ces occasions, il